L’erreur participe de tout processus de recherche scientifique : celle commise par le chercheur ou la chercheuse, mais aussi celle qu’il ou elle subit, véhicule ou identifie dans une source, une documentation, un commentaire. À ce titre, l’erreur est à la fois un risque et, par son identification et sa correction, un possible vecteur de progression de la recherche dans une stratigraphie d’analyses, de corrections et de nuances. Malgré cette place centrale, l’erreur n’a pas toujours fait l’objet d’une définition précise. C’est le cas par exemple dans les sciences historiques : si chaque (re)lecture a pour objectif d’établir des faits et de proposer une (ré)interprétation exempte d’erreur, la notion d’erreur scientifique en histoire a été relativement peu analysée et jamais catégorisée. Pour reprendre les mots de François Dosse, « l’histoire reste un mixte. L’érudition a pour fonction de réduire la part d’erreur de la fable, de diagnostiquer du faux, de traquer du falsifiable, mais dans une incapacité structurelle à accéder à une vérité définitivement établie du vécu passé » (Fr. Dosse, « Michel de Certeau et l’écriture de l’histoire », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 78, p. 145-156, 2003. En ligne : 10.3917/ving.078.0145).
Cette seconde session du colloque propose de poursuivre les travaux engagés lors de la première session organisée à Corte (24-25 octobre 2024) selon les mêmes principes d'une réflexion pluri et interdisciplinaire sur l’erreur sous le prisme de sa tradition. Centrées sur l’antiquité méditerranéenne, l’historiographie et la transmission des savoirs au fil des siècles, les différentes contributions viseront à délivrer une analyse historique diachronique sur les productions humaines, sociétales, culturelles au sein de territoires relevant du monde méditerranéen dans une acception large.
Hommage à Marie-Rose Guelfucci
Ce colloque rend hommage à Marie-Rose Guelfucci en proposant, sur deux sites universitaires (Corte et Besançon), une série de travaux scientifiques relevant de ses champs de recherche. La première session cortenaise s’est tenue les 24 et 25 octobre 2024 à l’université de Corse Pascal Paoli, grâce à l’UMR Lieux, Identités, eSpaces et Activités (UMR6240 LISA). Cette seconde session bisontine est organisée par l’Institut des Sciences et Techniques de l’Antiquité (ISTA UR4011), conjointement au 56e congrès de l’Association des professeurs de langues anciennes de l’enseignement supérieur.